Simone Veil
Son combat
Le Contexte



Avant la loi de Simone Veil sur l'interruption volontaire de grossesse, de nombreuses femmes se sont impliquées dans ce combat, ce qui a fortement influencé Simone Veil. En effet, l'exemple de Marie-Louise Giraud est significatif. Cette femme était une faiseuse d'ange à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Dénoncée par son mari, cette avorteuse est condamnée à mort par le régime de Vichy pour avoir fait avorter environ 30 femmes à Cherbourg. En effet, depuis 1941 l'État avait renforcé l'interdiction des pratiques des avorteuses et en 1942, les avorteurs et avorteuses risquaient la peine de mort. Sachant que depuis 1920 il existe des lois réprimant l'avortement afin de relancer les natalités après la Première Guerre mondiale, l'avortement étant qualifié comme un crime. Mais en 1923 l'avortement n'est plus qualifié comme tel, il devient un délit et quiconque provoquant l'avortement d'une femme est puni très gravement (amende, emprisonnement) et les femmes avortées risquent elles aussi une sanction. Marie-Louise Giraud pratiquait donc illégalement les avortements. Suite à la dénonciation de son mari qui sera d'ailleurs l'un des principaux témoins, elle avoue tout et se fait exécuter le 30 juillet 1943 dans la France de Pétain, étant la première femme à se faire exécuter depuis 1905, l'accusation étant qualifiée de "crime contre l'État". Elle est la première faiseuse d'ange à être exécutée pour ce motif et aussi la dernière. Cette affaire est marquante et a d'ailleurs inspiré le film de Claude Chabrol, Une affaire de femmes datant de 1988.
D'autres faits liés à l'avortement ont fait parler d'eux durant le XXème siècle, notamment le manifeste des "343 salopes". En effet ce manifeste est une pétition française parue le 5 avril 1971 dans le journal Le Nouvel Observateur contenant la " liste des 343 françaises qui ont le courage de signer le manifeste", l'avortement étant encore illégal à cette époque. Pourtant, aucune d'elles n'est poursuivie. Ce manifeste est donc un appel pour la légalisation de l'interruption de grossesse qui suite à sa forte médiatisation va ouvrir la voie à l'adoption de la loi Veil (343 célébrités l'ayant signé à leur tour).
Par ailleurs, Simone Veil est la personne qui a réussi à mener à terme ce combat pour l'adoption de l'avortement légal en France. Rescapée de la Shoah, elle rencontre son mari Antoine Veil à l'âge de 18 ans. Leur couple va durer 67ans et pendant presque 30 ans, Antoine conseiller d'ambassade, puis inspecteur des finances, tient le haut de l'affiche. Simone va alors rester dans l'ombre de son mari mais ne voulant pas reproduire le même schéma que sa mère qui a souffert d'être une simple femme au foyer, elle va se révolter. Antoine refuse d'abord que sa femme, passionnée de justice, devienne avocate. Mécontente, ils signent alors un compromis, Simone Veil sera magistrate. Elle va alors être conseillée à Jacques Chirac, qui va la propulser ministre de la Santé. Les rôles s'inversent alors et Antoine Veil devient "le mari de" et va être le pilier de Simone Veil. Celle-ci réussi sa reconversion et aujourd'hui encore, et ce depuis 1988, elle figure parmi les personnalités préférées des français, étant souvent reconnue dans la rue en France comme à l'étranger. L'échec de la loi proposée par Georges Pompidou et le contexte politique et social de l'époque ont donc eu des impacts sur la proposition d'une li relative à l'IVG qui a pu être adoptée par Simone Veil.