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Sa loi

La loi n'est pas une idée de Simone Veil en particulier. En effet, avant l'arrivée de Giscard au pouvoir, la loi avait déjà été envisagée par l'ancien gouvernement après le procès de Bobigny, notamment par l'ancien ministre de la santé Jean Taittinger, qui avait échoué. Le gouvernement avait très peur à l'époque de possibles soulèvements de la population, notamment, comme le précise Jean Veil, ils avaient peur qu'un avortement soit organisé dans les couloirs du ministère de la Santé. Jean Veil a également insisté sur les 343 femmes célèbres qui avaient signé un manifeste disant qu'elles s'étaient fait avorter ce qui n'est pas forcément vrai dans la plupart des cas. Ce manifeste commence par « Un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées. Alors que cette opération, pratiquée sous

contrôle médical, est des plus simples. On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir avorté. De même que je nous réclamons le libre accès aux moyens anti conventionnels, nous réclamons l’avortement libre. » Ce qui montre leur révolte alors que l’avortement est puni juridiquement à l’époque. La deuxième réforme emblématique de la présidence de Giscard est la légalisation de l'avortement. Plusieurs mouvements féministes, comme le MLF (Mouvement de Libération des Femmes), réclamaient cette légalisation surtout que, dans la pratique, l'interdiction d'avorter était contournée. Différentes études ont montré qu'il y avait entre 500 000 et 1 million d'avortements clandestins par an. Or, l'interdiction de l'avortement datait des années 1920, époque d'après-guerre où la politique démographique avait pour unique but de favoriser les naissances. Le projet de loi, légalisant l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse), a donc été confiée à une magistrate, nommée Ministre de la Santé, Simone Veil. A l'époque, le débat fut très passionné, les opposants à l'avortement considérant que l'embryon était un être vivant, donc l'avortement un assassinat. En novembre 1974, dans une atmosphère très tendue, le débat parlementaire a duré quatre jours. Insultée par des députés de droite, Simone Veil a même craqué en séance parlementaire sous les caméras. Cette dramatisation était accentuée par le fait que, pour la première fois, un débat parlementaire était entièrement retransmis à la télévision. L'opinion était du côté de Simone Veil et était favorable à l'avortement. Quant aux députés, sur les 285 qui ont voté la loi, 181 appartenaient à l'opposition. Deux enseignements peuvent en êtres tirés : la légalisation de l'avortement n'a donc pu se faire que grâce à la gauche, le président savait que sa majorité n'était pas disposé à le suivre systématiquement sur toutes ses réformes. La majorité de gauche était favorable et voulait même que l'avortement soit remboursé par la Sécurité Sociale mais la droite ne voulait pas, considéré comme trop provocateur. Il n'a donc pas été dans la première version de la loi votée (qui a d'ailleurs été votée pour 5 ans seulement pour son aspect « provisoire »). Les discours d'oppositions étaient très durs, un député est d'ailleurs venu faire son discours avec un bocal où il y avait un fœtus, on la traitait de nazie, on comparait sa loi au IIIè Reich... Jean Veil se souvient d'ailleurs que, en allant au cinéma avec sa mère, un homme l'a pris à part et l'a traité d'« avorteuse ». La loi, après avoir été provisoire pendant 5 ans, a été définitivement approuvée par la loi Pelletier en 1979. Ainsi, l'entrée en politique et la loi que Simone Veil a réussi à faire adopter malgré de nombreuses difficultés a considérablement changé les droits des femmes, mais elle a aussi entraîné beaucoup de conséquences.

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